Ben voilà, à la demande générale et après avoir
reçu de nombreuses pétitions signées de mes fans, je reviens sur ces terres
arides pour y déposer quelques mots...
Pour être honnête, je 'ai plus tellement l'habitude
d'écrire ici et je manque forcément de repères. En outre, le temps aidant, ma
perception des choses humaines ne s'améliore guère et comme il me serait
désagréable de vous décevoir, je préfère la garder pour moi.
Les curieux pourront toujours se rabattre sur
quelques bouquins qui traînent encore ici et là. Pour les autres - au cas où je me
déciderais à écrire à nouveau sur ce blog - il vaut peut-être mieux passer son
chemin.
Car à ce stade de ma lente évolution, je dois avertir ceux qui m’ont suivi jusque là que la suite risque de choquer les plus sensibles. Ames fragiles, refermez donc ces pages insignifiantes. Qu’y a-t-il de plus banal en effet que la vie d’un homme falot, au quotidien terne et qui de surcroît affiche la prétention de raconter son vide ? D’autres avant moi ont averti leurs lecteurs, mais ils avaient une autre consistance, parlaient de trucs terribles, intellectuels et tout…
Prenez Lautréamont par exemple, et sa première phrase de huit lignes des « Chants de Maldoror »… « Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit au moins égale à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre. »
Voilà, c’est Lautréamont. Tout le monde ne peut pas être Lautréamont… Surtout pas moi. Quelle prétention. Lui, va dire avec talent les choses les plus horribles que l’esprit humain peut concevoir. Moi, je vais bafouiller des adjectifs merdiques en espérant trouver celui qui fera le plus littéraire sans trop choquer.
Bon, tout ça pour dire que par moment, je vais quand même balancer, dire des trucs nuls, voire méchants ou injustes, traiter quelqu’un d’enculé ou de grosse merde alors que je ne le connais pas personnellement. Tout cela ne sera que très subjectif. Mais l’existence même n’est-elle pas une somme de perceptions subjectives que nous nous efforçons de rendre rationnelles ?
Ah, ah, ah, j'en vois qui rient jaune... C'est mieux que d'avoir une peur bleue ou être vert de rage, pas vrai ? Et encore mieux que de broyer des idées noires... Voilà, je vous livre dans un premier temps l'antidote à la morosité et à l'angoisse du quotien grisâtre : rire jaune !
Bon, c'est pas mal pour un retour, non ? Je tenterai peut-être un truc plus cool pour la suite...
Bizatous