Tiens, salut la - maigre mais de qualité - compagnie !
Alors, cette rentrée... (Oui, bon, je sais, mais je vais pas vous parler des cadeaux de Noël... Pas encore, du moins !)
Ah, oui... Pour les curieux et les autres... ceux qui se demandent ce que j'écris, puisque je n'écris plus ( on se comprend, n'est-ce pas ?) Voici donc, écrits, raturés, réécrits, repris, changés, soufflés par Satan, quelques mots venus de je en sais où...
« ... Mais où vous cachez-vous, consciences égarées ? Vous croyez que je dors, anéanti par la fatigue d'une journée sans fin ? Non ! Je ne dors pas. Je suis là. Seul. Mes mains blanches posées sur mon clavier, à attendre qu'elles cessent de danser.
Elles ne s'arrêtent pas... Je les regarde. Je voudrais les voir se poser doucement sur mes tempes, m'obliger à ne plus penser, m'arracher cette partie de moi-même... pour oublier ces mots qui ne servent qu'à travestir. M'oublier.
Tout à l'heure, je me suis allongé et les ténèbres m'ont emmuré dans leurs griffes glacées. Je voulais rêver. Je ne dors pas... Les mots sont là, dans ma tête. Je les vois se tortiller avec mes mains.
Je pourrais les tordre, les jeter, les changer... Parce qu'avec les mots on peut tricher, paraître grand et fort, dévoiler sa noblesse. On peut aussi camoufler ses peurs, taire ses angoisses, maquiller ses souffrances. Mais non ! Les mots ne servent à rien...Peur, angoisse et souffrance sont bien là, près de moi... compagnes immuables de mes nuits inachevées. J'espérais d'autres présences pour apaiser ma solitude. Tiens, la revoilà ! Ma solitude... Je la croyais occupée ailleurs, auprès de ces milliers d'âmes aux orbites vides, aux yeux bouffés par les écrans, à force de croire que la vie est derrière !
Mais il n'y a rien derrière. Et la musique de mes mots a rendu l'âme. La mienne est dans tous ses états. Je voulais rêver... Je ne dors pas. Mes mots ne servent à rien...
Mais est-ce bien moi qui parle ? En êtes-vous si sûr ? »