Peur...

J'aurais bien aimé vous raconter quelque chose de génial, tordre une paire de lieux communs, désintégrer au karscher un homme politique vérolé, - si, si, il y en a ! - vitrifier pour la postérité le sergent de Carcassonne, brûler les pipols au vitriol de mes mots, argumenter savamment à propos de la hausse du prix du brut, m'enflammer avec rigueur sur la suppression sournoise de la pub à la télé, m'horrifier de cette météo qui va finir par déprimer l'homo-touristicus ...
 J'aurais pu faire tout ça... Et même tenter de torcher un méga article qui vous aurait arraché des cris d'enthousiasme ou des coms de désapprobation !
Mais voilà, j'ai la flemme !
En fait, j'ai mal dormi ! C'est énervant...
Chaleur lourde, ciel noir oeil mauvais...
Et puis du bruit pas loin de chez moi...
D'habitude, ça me gêne pas. Là, c'était chiant. Aboiements incessants, cris, borborygmes, hurlements de fauves... Des zonards... Défoncés, hallucinés, agglutinés autour d'un feu de tristesse...
Les seringues abandonnés au petit matin, la souche calcinée piquée dans le jardin du voisin - celui qui tond sa pelouse -, les détritus, canettes, objets divers non identifiés...
Je les ai vu arriver, la veille. Cool, inoffensifs, presque sympas derrière leurs tatoos et leur crasse revendicatrice. Je me sus dit : t'étais comment à 18 ans ? T'aimais pas choquer le bourgeois, provoquer... Alors ?
Alors, je me dis que leur vide existentiel proche de la désolation est pathétique, que la société qui les engendre est nauséabonde et que leurs attitudes de rebelles modernes branchés, ne sont que les reflets de leurs peurs.
Peur d'affronter le monde, les autres, leurs propres vies... Envie de faire peur, comme une vengeance...
Alors, ils s'envolent ailleurs à la rencontre de leurs rêves, à la recherche d'un courage qu'ils ne trouveront pas. Alors ils s'enfuient, perdus dans un monde trop grand pour eux, égaré dans une folie marginale dopée aux rires artiificiels, dans la quête éperdue d'un paradis qui n'existe pas.
Et je me dis que c'est chiant les rêves des autres, quand ils vous empêchent de dormir...

Comments

[Mary J'Dan]

Ils veulent effectivement se démarquer en échappant aux moules imposés par l’éducation civique. Ce qu’ils ne savent pas, et qu’ils ne peuvent comprendre, c’est qu’ils se glissent dans un autre moule qui n’est pas le leur, puisque imposé par leur système. Un moule est toujours un moule, autant prendre le moins désagréable ! Est-ce pour autant que nous devons être indulgent ? parce que nous aurions fait la même chose ? Difficile passage que l’adulescence, et elle commence de plus en plus tôt. La preuve, nous craignons tout autant un gamin de 12 ans qu’un adulte de 30 ans. La société est contre les fessées ? Tant pis pour nous, ça marchait bien pourtant. Ceux qui en ont reçu ne sont pas traumatisés pour autant et ils ont plus de respect pour les autres.Quand ils seront adultes, vêtue de mon habit de fantôme sorcière je viendrais leur chatouiller les pieds.

[P.B-R]

Dis, raconte-moi : il est comment ton habit de fantôme de sorcière ? Brrr, ça doit être génial... Bon, là, c'est Ok pour la claque !

[Podechagrin]

Je me shoote aus carambars, aux nectarines et parfois aux cerises. Pour faire peur, je mets mon nez de clown ou alors je fais "BOUH!". Quand je rêve je me retrouve à danser sous la pluie avec un lampadaire. Quelle horreur! Je suis sacrément atteinte...Bon sinon, trève de plaisanterie, Podechagrin est de retour!!  Une semaine administrative n'a pas eu raison de ma déraison. Je suis un peu en retard pour la lecture, mais là je vais lire vite!!! Mes yeux vont chauffer...

[P.B-R]

T'es un peu comme moi finalement... Moi je me défonce au chocolat noir, au crumble et parfois aux raisins ! Et pour faire peur, je me regarde dans la glace - au choc' of course ! -. Bon,
alors, t'as bossé ferme ? Allez, t'as du taf' encore plus sur les blogs maintenant... Merde alors...

[La bernache]

Je précise pour Félipe que dans ce que j'appelle " le club des charognards" se trouvent des politiques de Droite...de Gauche (caviar bien sûr ) et du Centre qui sait pas où il habite !...drivés consentants , soumis et profiteurs ...La jeunesse peut bien claquer des dents devant le buffet desservi par l'équipe au pouvoir !!!

[P.B-R]

... Felipe, si tu passes dans le coin...

[orphea]

j'aime bien ta dernière phrase ,sans concession qui résume bien tout...C'est sûr que la jeunesse reflète en partie ce que la société lui laisse de rèves ,d'absurde,d'errance....mais il y a aussi  des tendances différentes :les cassures sociales se reforment encore plus durement aujourd'hui.

[P.B-R]

Il me semble que tu as assez bien résumé...
Et les cassures sociales d'aujourd'hui ne laissent rien présager de bon !

[felipe, le pipo]

on parle bien de la même chose...quand je dis "punks", je prends la traduction, l'étymologie du mot : "paumés"... oui, paumés dans ce monde insignifiant...je ne suis pas dupe : les Sex Pistols était un groupe de "paumés" monté de toute pièce par McLarren pour faire un coup marketing... Sid Vicious en est mort d'overdose...aucune idéologie ni aucun espoir, même pas un rêve... juste un prochain plan pour se défoncer...aucune "conscience" sociale, rien à foutre de rien ni de personneun peu comme moi mais en moins pire : je ne prends plus de drogues!

[P.B-R]

Sans doute... Mais la traduction exacte n'est pas "paumé" mais "sans valeur" ( selon le Harrap's) et par extension moche ! En fait, ce mot est apparu en tant que terme argotique aux Etats Unis dans
les années 50. Il était employé au féminin et désignait la petite amie ( donc moche et sans valeur) qui attendait son mec à la sortie de prison... Mais je dois dire que "paumés" convient assez bien
à ceux qui en ont détourné le sens pour en faire un produit marketing - comme tu dis - ! Bon, ceci ne m'empêchera pas de t'attendre à Cassayet pour te péter la chetron ! lol